Le nouveau Planet-score
En quoi le nouveau Planet-score peut-il aider les marques alimentaires à mieux communiquer sur leurs démarches vertueuses?
Saviez vous que le quart des émissions de gaz à effet de serre d’un Français provient du contenu de son assiette ?
Conscients de l’impact que représentent la consommation et la production alimentaire sur la pollution de la planète, des labels consommateurs, proposant de nouvelles approches, émergent tels que l’Eco-score et le Planet-score. S’inscrivant tel un moteur de la transition écologique de l’agro-alimentaire, le Planet-score, né en 2021, connaît aujourd’hui un succès grandissant auprès d’un large public.
Le planet-score est destiné à répondre à deux enjeux:
– Informer le consommateur, de manière claire et pédagogique, sur les modes de production des ingrédients de l’aliment transformé pour que chacun puisse faire des choix éclairés et devenir un véritable consomm’acteur.
– Permettre aux entreprises de pouvoir détailler, en un coup d’œil, tant sur les emballages que sur les sites e-commerce, le niveau d’exigence mis dans le choix de production des ingrédients.
Ce système de notation environnementale a été développé par l’ITAB (Institut indépendant de l’Agriculture et de l’Alimentation Biologique) avec, dans un projet d’expertise collective, le soutien de nombreux acteurs de l’alimentation durable, d’ONG, d’experts scientifiques, de regroupements de producteurs et de consommateurs.
Malgré son visuel similaire au Nutri score, le Planet-score ne s’occupe pas directement de la qualité nutritionnelle, mais d’abord de l’impact sur la planète de toutes les catégories de produits alimentaires (sauf filière piscicole). En effet, élaboré sur la base de données Agribalyse de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), il s’attache à l’analyse du cycle de vie (ACV) du produit alimentaire depuis son origine jusqu’à la mise en rayon pour le consommateur, en passant par toutes les phases de fabrication : les méthodes de culture ou d’élevage, le transport, l’emballage, la consommation d’énergie…
Se présentant telle une indication synthétique du niveau d’impact environnemental du produit, tant sur les packagings que les sites e-commerce, le Planet-score prend également en compte la biodiversité, l’utilisation de pesticides, la composition des emballages et les données climatiques du GIEC.
Le grand enjeu est, par cet étiquetage, d’être en cohérence avec les politiques publiques, qu’elles soient françaises ou européennes, afin de favoriser un fond d’agriculture plus durable et respectueux de l’environnement, dans la continuité de la stratégie Farm to Fork, au cœur du Green Deal européen.
Affichage du Planet-score
L’étiquette Planet-score est un score simple mais pas simpliste. Elle présente un affichage du score environnemental global comportant une notation agrégée de 5 niveaux A, B, C, D, E allant du plus vertueux au plus polluant, symbolisé par une graduation de couleurs du vert foncé au rouge. Cette échelle est affinée par trois sous-indicateurs, concernant les pesticides, la biodiversité et le climat, selon les mêmes critères de couleur. En outre, Planet-score revient également sur le mode d’élevage, avec, pour les produits contenant au moins 5% de produits animaux, un sigle apposé précisant si les recommandations sur le bien-être animal élaborées par CIWF (Compassion in World Farming) France sont bien respectées.
Anti-greenwashing
Ce label se distingue ainsi pour son caractère anti-greenwashing. En effet si avec le Nutri-score de nombreuses compositions ont été modifiées pour se rapprocher du A, le Planet-score révèle de nouveaux indicateurs, n’ayant pas ou peu été pris en compte auparavant et sur lesquels beaucoup d’entreprises sont restées silencieuses.
Cette nouvelle notation, en phase avec la réalité de la situation environnementale et appelant à davantage de transparence, représente donc un véritable enjeu d’amélioration de l’offre et de la qualité des pratiques. Il s’agit d’une opportunité pour les marques alimentaires de mieux communiquer sur leurs démarches vertueuses, sur le réel engagement des acteurs de l’agro-alimentaire envers la transition écologique de notre alimentation.
Une étude consommateur de l’ITAB, réalisé par Very Good Future, souligne la préférence nette des consommateurs pour ce nouvel affichage environnemental, avec un score de 48% largement supérieur au 8% de son rival Eco-score, reposant également sur la base de données Agribalyse, renforcé par un système de bonus/malus. Planet-score guiderait, en outre, dans leur décision d’achat, près de 80% des sondés. En mai 2022, ce label continue de marquer des points en obtenant le premier prix Retail for Good, récompensant les initiatives RSE exemplaires. Dans ce courant, 120 marques et plus de 15 distributeurs affichent le Planet-score sur leurs emballages, dont Auchan, Biocoop, Lidl ou encore Monoprix. Outre son succès national, il conquiert six pays européens : l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.
Cette transition progressive vers un mode de consommation éthique et en conscience devrait connaître une nette accélération d’ici quelques années. En effet, en vertu de la loi Agec de 2020 et de la loi Climat et résilience de 2021, le futur étiquetage environnemental devra, à compter de 2023, apparaître, tant en France qu’en Europe, sur les emballages des produits alimentaires, s’inscrivant dorénavant tels de véritables outils de la transition agroécologique.